restaurant arch / réseau noa * architecture

+ 20

Description textuelle des architectes. Un ancien atelier voûté en berceau est caché sous la poussière de l’histoire sur l’une des plus anciennes routes commerciales de Bozen. noa* redonne vie à cet espace et le transforme en un bistrot chaleureux entre héritage historique et finesse contemporaine.

Le passé marchand de Bolzano résonne à travers les arcades de la Via Portici, l’artère principale de la ville, qui est un centre commercial pour les marchands italophones et germanophones depuis le XIIIe siècle. Les marchandises qui devaient par la suite atteindre toute l’Europe étaient stockées dans ses entrepôts. Comme Via Portici, la rue parallèle nord Via Dr. Streiter a conservé une grande partie de son aspect d’origine : il traverse encore trois arches médiévales en pierre. Il est mentionné pour la première fois dans un document en 1498 et empiète sur l’ancien fossé nord du premier noyau urbain. A peu près au milieu de la rue se dresse un immeuble qu’il est difficile de rater : avec seulement deux étages, c’est l’un des plus bas du quartier. Un escalier extérieur avec un couloir ouvert et des portails arqués ouvre le côté est du bâtiment et rompt la façade compacte sur rue. Cette maison a servi de toile de fond au dernier projet de design d’intérieur de noa*.


Le projet comprenait l’espace au rez-de-chaussée où travaillaient cordonniers, menuisiers, charretiers, marchands de bois et de fruits au XIXe siècle et où plus tard le premier restaurant de la rue a été établi. Bien que le bâtiment ait conservé sa charmante architecture d’origine, il s’est délabré au fil du temps. La famille Mayr, actuelle propriétaire du bâtiment, a confié à noa* la restauration et l’aménagement d’une nouvelle destination : le Bistro Bogen.

Héritage historique. La forte référence à l’histoire a été déterminante pour la définition du projet : d’une part parce que la maison est classée monument historique, d’autre part parce que l’équipe de conception a voulu mettre pleinement en valeur l’architecture originale des voûtes, à laquelle bistro lui-même rend hommage avec son nom ” Bogen “, allemand pour “arc”. Sur la façade extérieure, l’intervention a consisté en un nouveau crépi soigneux en blanc fumé et un agrandissement de l’arc d’entrée. Ici, une nouvelle fenêtre en métal noir en trois parties suit l’arc segmentaire, permettant un bon éclairage naturel tout en offrant un design essentiel et intemporel.

Pour l’intérieur, l’idée de base était de mettre l’accent sur les quatre arches qui rythment la profondeur de près de 19 mètres de l’espace de chaque côté. Pour ce faire, noa* a travaillé à la fois sur les dimensions horizontales et verticales. Dans le premier cas, le dénivelé intérieur existant a été résolu avec un podium en chêne à l’entrée, tandis qu’une chape polie gris-beige a été choisie pour le sol. De cette façon, il n’y a pas de fort contraste de couleur avec les murs et l’harmonie des tons met en valeur l’ensemble de l’espace. D’autre part, noa* a conçu l’éclairage de manière à ce que les spots soulignent délicatement les courbes des arches. À l’exception des deux tables au fond de la pièce, il n’y a pas de suspensions ; Les lampadaires apportent un éclairage supplémentaire.

Ambiance bohème. Lors des premières rencontres entre les clients et les architectes d’intérieur, qui portaient sur l’ambiance du bistrot, le désir des clients d’une ambiance romantique et bohème s’est fait sentir. De plus, la propriétaire de la maison, Roswitha Mayr, a voulu donner à la pièce une touche personnelle avec ses compétences manuelles et artistiques sous la forme de compositions florales. noa* reprend ces idées et structure le design autour d’un élément central : un comptoir invitant de 7 mètres de long placé sous un plafond de corbeilles fleuries.

La longue table comme solution sociable et informelle dans l’ambiance gastronomique est un motif récurrent pour noa* ; Dans ce cas, le comptoir de droite est également un plan de travail, sans tabourets ni étagères techniques. D’autres détails intéressants rendent ce meuble unique : les six pieds diffèrent les uns des autres et suggèrent une table improvisée qu’une famille aurait pu construire pour elle-même. Un miroir recouvre la base centrale, la faisant disparaître dans l’espace. Le dessus est une dalle de pierre Nacarado, choisie pour son grain distinctif et sa couleur chaude. Au-dessus de la table se trouve la création personnelle de Roswitha, la grande composition florale qui semble couler du plafond. Les suspensions en rotin, rappelant également le motif du panier, trouvent leur place parmi les fleurs.


Niches confortables. L’espace commun du grand comptoir contraste avec l’intimité des petites tables du côté gauche du bistrot, abritées par les arcades et donnant sur la ruelle. Le sentiment d’intimité est renforcé par la première paire d’arches, avec des sièges intégrés dans les alcôves et des murs recouverts de tissus à l’élégant imprimé floral. La niche qui ferme la pièce est également conçue de la même manière. Dans un dialogue constant entre passé et présent, noa* choisit d’alterner de nouvelles assises en bois et tissu avec des chaises vintage repeintes.


Il y a deux espaces de service : la cuisine entièrement rénovée au bout de la pièce et les toilettes. Ceux-ci étaient logés dans une boîte garnie de panneaux métalliques perforés sur lesquels était imprimé le même motif floral des nœuds. Noa* allie ainsi les exigences techniques de l’acoustique à l’esthétique du lieu événementiel : les panneaux isolants ne sont pas visibles sous la surface métallique perforée.
